10 juin 2020
La fédération nationale Familles Rurales coordonne un effort de capitalisation d’expériences, notamment dans l’objectif de mieux comprendre l’impact des Tiers-Lieux sur leurs territoires en milieu rural. Le cabinet EEXISTE a brossé un état des lieux de l’impact des associations en milieu rural. La synthèse de cette étude est disponible en téléchargement.
Etude d'impact Eexiste

Cette démarche de capitalisation va permettre d’outiller chaque porteur de projet de tiers-lieux pour lui permettre de prendre du recul sur son action ; et, plus largement, elle va permettre de tirer des enseignements de l’ensemble des expérimentations accompagnées dans le cadre de Port@il pour nourrir toute démarche de création de tiers-lieux, en particulier en milieu rural.

Le cabinet EEXISTE a brossé un état des lieux de l’impact des associations en milieu rural, dont la majorité des tiers-lieux seront issus. Il s’est appuyé sur une revue de littérature sur la thématique des associations et des tiers-lieux en milieu rural ; ainsi que sur des enquêtes auprès de dirigeants associatifs, de porteurs de projet de tiers- lieux, d’adhérents d’associations en milieu rural ainsi qu’auprès de responsables de Caisses d’Allocations Familiales et de Caisses de la Mutualité Sociale Agricole. Des élus de territoires ruraux ont également été interrogés par téléphone.

De manière transversale, il apparaît que les associations contribuent avant tout à la qualité de vie des habitants des territoires ruraux.

Dans leur diversité, les territoires ruraux font tous face à des besoins qui relèvent de l’animation territoriale, du vivre ensemble, de la participation des habitants à la vie locale ; mais aussi d’un dynamisme économique pourvoyeur d’activités et d’emplois. Les associations répondent dans une certaine mesure à chacun de ces besoins.
Enfin, de manière émergente, les associations sont de plus en plus attendues par les adhérents notamment autour des enjeux de transition écologique et de circuits courts.

Les associations contribuent au dynamisme social et culturel

Dirigeants associatifs, adhérents et responsables de caisses Caf et MSA s’accordent sur le rôle essentiel des associations dans l’animation locale, et à travers elles, ils soulignent leurs apports en termes de lien social et de vivre ensemble. Elles contribuent également à assurer des services de proximité essentiels en complémentarité ou en substitution des services publics et des acteurs économiques.

Les associations contribuent au dynamisme économique
62% des dirigeants associatifs interrogés soulignent le rôle des associations dans la création d’emplois locaux. Sur certains territoires, les associations sont des moteurs de l’emploi local, notamment quand elles sont pourvoyeuses de services (services à la personne, services petite enfance et enfance…)

Les tiers-lieux : de nouvelles réponses des acteurs associatifs et des habitants pour aller plus loin dans la réponse aux besoins des territoires

Les tiers-lieux répondent de manière complémentaire et stratégique à des besoins du territoire déjà couverts par les associations, même partiellement. Ce n’est donc pas surprenant que des associations soient souvent à l’initiative de tiers-lieux, ou que dans un premier temps de leur histoire les porteurs de projet de tiers-lieux adoptent une forme associative.

Les tiers-lieux n’ont pas vocation à se substituer aux associations, mais bien à offrir de nouveaux espaces et à mieux coordonner les offres existantes sur les territoires. Espaces de rencontres et d’expressions, ils permettent souvent des mutualisations, une plus grande visibilité et des synergies entre acteurs.

Capitaliser sur l’expérience des associations pour nourrir la construction des tiers-lieux: enjeux et défis pour Port@il

L’étude d’impact des associations a permis d’identifier des enjeux à quatre niveaux dans le cadre de l’émergence de projets de tiers-lieux :

  • Favoriser les coopérations territoriales via une culture professionnelle renouvelée, pour plus d’horizontalité et de participation de chacun.e quels que soient les statuts et les postures parfois concurrentes
  • Inventer de nouvelles modalités de gouvernance qui sortent des logiques associatives traditionnelles et permettent d’associer un large éventail d’acteurs ;
  • Inventer de nouveaux métiers et former des professionnels garants de cette nouvelle culture professionnelle et de ces nouvelles règles de gouvernance ;
  • Investir et documenter des projets d’innovations territoriales et de transition écologique exemplaires, autour des besoins auxquels les associations peinent à répondre seules aujourd’hui.