22 mars 2022
Karine Gloanec Maurin est présidente de la Communauté de Communes des Collines du Perche, première adjointe au Maire de Couëtron-au-Perche et co-présidente de la commission des communes et territoires ruraux de l’AMF (CCTR). Elle nous livre sa vision des tiers-lieux, un atout pour la redynamisation des territoires ruraux à ses yeux.
Association des Maires de France

Pouvez-vous présenter l’AMF en quelques mots ?

L’AMF est une association de plus de 100 ans et reconnue d’utilité publique dès 1933. Elle est au services des maires et des présidents d’intercommunalité pour défendre les libertés locales. Elle leur apporte un appui concret dans la gestion au quotidien et participe aux travaux de l’Etat en tant que partenaire loyal mais exigeant pour toujours mieux préserver les intérêts des collectivités locales. Plus de 34 000 maires et présidents d'intercommunalité en sont aujourd'hui adhérents.


Que peuvent apporter les tiers-lieux aux territoires ruraux ?

La philosophie des tiers lieux qu’est le « faire ensemble » est un atout primordial pour les territoires ruraux. Là où les crises actuelles ont engendré l’éloignement des habitants même en milieu rural, les tiers-lieux constituent des espaces de lien social et de projets collectifs structurés permettant un certain dynamisme. Par exemple, l’aspect numérique souvent présent dans les tiers lieux confère à nos villages une image innovante basée sur l’entraide intergénérationnelle. 


Quelle place pour les collectivités dans ces projets, aux élus dans la gouvernance ?

Les élus locaux sont attachés au maintien d’une offre de services de proximité diversifiée. Pour les tiers lieux, l’enjeu est de faire coïncider les besoins et la capacité de leur territoire à y répondre. Il s’agit de trouver localement les moyens de renforcer les initiatives adaptées aux besoins issues du tissu associatif, des habitants ou des entreprises. Face à ce défi, le rôle des élus est un atout tant pour identifier les besoins que coordonner les ressources, humaines et économiques, mais aussi pour aider à structurer et animer un projet cohérent et partenarial. Ainsi pour l’AMF, la constitution d’un tiers lieu ne peut fonctionner que s’il est partagé par l’ensemble des acteurs.


Quel intérêt portez-vous à ce projet national Port@il et ses expérimentations ?
L‘AMF a suivi avec grand intérêt le projet Port@il qui, tant sur les expérimentations de terrain que le remarquable travail d’animation, de transmission d’information de la fédération nationale, permettent de faire avancer les débats sur les tiers lieux pour mieux les structurer, les professionnaliser, les former. La gouvernance qui est un point important a été traitée à plusieurs reprises avec le témoignage d’élus. L’AMF ne manquera pas de diffuser dans ses réseaux les outils qui émanent de Port@il et se tient à disposition pour approfondir la question du lien entre tiers lieux et collectivités locales.